Un travail pour tous. (suite14)

Publié le par jacques Brethé

 

Un travail pour tous.

 

                        Le respect de la personne humaine suppose bien qu'on lui assure un logement, un revenu mais aussi un travail. Exercer une profession, c'est se rendre utile, donner un sens à son existence, s'inscrire dans la longue chaîne de la solidarité, acquérir confiance en soi et dignité. Privé de son travail, on ne vit pas, on se traîne et on traîne comme un boulet qui vous tire vers la délinquance et la drogue, on se sent dévalorisé, rejeté, maudit sans l'avoir mérité. C'est  la société désormais à la première place qui doit assurer un travail à chacun, elle crée et distribue la monnaie, elle crée et distribue aussi le travail.

 

                        Avec la suppression des taxes, des cotisations, des impôts, des prélèvements sur le travail qui s'entassent et s'additionnent sans cesse, le coût du travail chute considérablement, ce sera l'équivalent d'une révolution et cette première mesure libérera le marché du travail et entraînera la création d'un nombre important de postes. On ne craindra plus d'embaucher surtout qu'à cette situation s'ajouteront des mesures de simplification et que personne ne craindra en cas de perte de son travail une diminution de ses revenus. La souplesse dans les esprits et les faits contribuera à créer une énorme demande à tel point qu'il ne saurait y avoir sur le marché assez de personnels.

 

                        La simplification des embauches.

 

                        Toute complexité excessive dans quelque domaine que ce soit représente un frein important. Des administrations tatillonnes découragent, un entassement de textes de lois, de décrets, de circulaires, de conventions avec toute la jurisprudence afférente bloque toute initiative. Il faut y dépenser une telle énergie, y consacrer un tel temps qu'on renonce et qu'on n'embauche pas la personne qui nous rendrait tant de services mais sur un temps limité. Dans une entreprise quelque peu importante, il faut un nombre conséquent de spécialistes pour régler les embauches et la gestion du personnel avec des textes, des cotisations, des catégories qui varient chaque jour. Une association pour gérer un personnel doit faire appel à un organisme spécialisé et aux frais du salaire s'ajoutent les frais de gestion du personnel. C'est à la fin décourageant et on renonce. On ne lutte pas contre le chômage, en rendant impossible l'embauche et en culpabilisant le licenciement d'un personnel dont on n'a plus besoin, en s'interdisant la souplesse.

 

                        Désormais avec l'intervention du référent et l'idée que les revenus d'une personne sont toujours assurés, tout se simplifie. L'entreprise ou la personne qui veut embaucher trouve le personnel souhaité et verse à son référent le salaire du travail qui correspond à sa qualification, à son ancienneté et au temps de travail. Tout cela se trouve codifié dans un tableau très simple disponible au secrétariat de votre commune ou sur son site. Vous connaissez immédiatement le prix de l'heure et si vous êtes décidé, il vous suffira de remplir un formulaire en mairie, chez vous sur papier ou à l'ordinateur de signer et de joindre le chèque de paiement correspondant et ce sera tout. Cette seule mesure de simplification permettra à beaucoup d'embaucher, elle introduit de la souplesse. Il n'y a plus de travail au noir puisqu'il n'y a plus de taxes sur le travail. On libère et on relance l'activité économique. Je veux quelqu'un pour mettre au net mon jardin, abattre un arbre... je passe ou je joins ma mairie, je conviens de la personne et des jours, je règle et c'est tout. La mairie transmettra au référent. C'est aux administrateurs d'administrer. Beaucoup de particuliers ont besoin d'une aide ponctuelle en toute sécurité et si l'on sait créer autour des mairies les services correspondants, il y aura beaucoup de demandes, d'emplois créés qui rendront service à tous et en particulier à ceux qui cherchent des compléments de ressources près de chez eux et chez des personnes connues qui ont besoin d'aide puisqu'avec l'âge, elles n'ont plus les capacités physiques d'accomplir certaines tâches. Quant aux entreprises, ce sera un bonheur de savoir qu'il existe en leur mairie un vivier de salariés potentiels dont on connaît les capacités et la formation, qu'on peut employer pour un temps limité sans menaces, sans sanctions, souplement. C'est au moment des vendanges qu'il me faut du personnel. C'est à l'approche des fêtes que je suis surchargé. C'est une commande importante et imprévue. Toutes ces situations exigent la mise à disposition rapide d'un personnel sur un temps limité et cela il faut le prévoir et l'admettre si l'on veut développer l'activité et en arrière la production de richesses favorables à tous. Bien entendu toutes les mairies travaillent en réseau, votre petite commune ne dispose pas du spécialiste recherché mais il se trouve sur la liste du canton ou du département.

 

                        La société : premier employeur.

 

                        Malgré tout le premier employeur, ce sera la société avec l'immense corps de ses fonctionnaires puisqu'elle ne peut se dessaisir de ses prérogatives ni de ses obligations. Elle garde sous son étroite dépendance les secteurs clefs de la défense, de la justice, de l'éducation, de la police, des relations extérieures, de la banque, des transports, des assurances, de la santé, de la sécurité sociale, des télécommunications, de la recherche... Elle peut déléguer la gestion d'un service ou d'une partie d'un service pour un temps limité mais elle demeure toujours propriétaire et responsable. Elle peut supporter des formes de concurrence dues à l'initiative privée respectant les lois fondamentales et avec son accord. La société peut confier la gestion de telle partie du réseau ferroviaire à tel organisme mais pour un temps limité et avec telle convention. Elle peut autoriser telle compagnie, telle entreprise à faire circuler ses trains sur son réseau mais à telle et telle condition. Elle peut reconnaître telle grande école, tel réseau, favoriser telle initiative mais toujours en vérifiant et en contrôlant.

 

                        La société : première créatrice d'initiatives.

 

                        N'ayant pas le souci de la rentabilité ni du profit à tout va, la société ne lésinera jamais sur la sécurité et elle lancera des travaux importants dont la suppression de tous les passages à niveau et la construction de routes ou de viaducs couverts aux endroits dangereux dans la mauvaise saison. Protéger de la pluie, de la neige, du verglas certains passages routiers sera vite rentabilisé sur la durée avec l'économie de salage et surtout la réduction des accidents, des blessés, des morts tout en assurant le transport régulier des hommes et des marchandises. On en a les moyens, on a les connaissances et il y a beaucoup de bras qui attendent. On n'a plus le souci de la monnaie à trouver mais la seule obligation de penser, d'organiser et de distribuer le travail pour le reconnaître une fois réalisé en inscrivant sur les comptes les sommes convenues. Créer les conditions d'un supplément de bonheur, c'est une ardente obligation de la société. Chacun sait que la première et grande initiative consistera à construire et à construire, il y faudra beaucoup de bras sur de longues années.

 

                        La société : au lancement et au contrôle de la vie sociale et économique privée.

 

                        Premier employeur avec possibilité de délégation ne signifie pas seul employeur et tout un système d'activités s'est toujours développé en dehors de la fonction publique et pourtant au milieu de la société avec ses lois, sa philosophie, ses grandeurs et ses misères. Ce système s'est construit en choisissant ce qui lui paraissait rentable, profitable, laissant à la société ce qui ne rapporte rien dans l'immédiat comme la santé, l'éducation , la police... Aucune société n'est contrainte à accepter les désirs de quelques personnes qui ne redistribuent pas leurs bénéfices sur les producteurs et la société mais accumulent pour pressuriser, s'étendre, étouffer, acquérir un monopole capable d'intimider une société surtout si des entreprises ont un statut international et un budget qui dépasse les budgets de certains pays. Il faut bien noter aussi qu'on peut devenir une entreprise internationale acceptant toutes les lois des sociétés sans chercher à exploiter et en concourant au bien de tous. Le bénéfice réalisé devient signe de bonne santé et de bonne gestion assurant l'avenir. Toutefois cette situation n'est pas la plus visible et en arrière avec la philosophie du libéralisme économique une entreprise doit progresser, absorber les autres ou disparaître, parvenir à une situation de monopole, la pointe logique extrême du système et ce qui est curieux, c'est que ces Etats qui prônent ce système de libéralisme interdisent les monopoles. C'est dire que ces Etats se contredisent, ils ne pensent pas, ils sont dans la folie, l'aboutissement du système, c'est la constitution des monopoles et on la refuse, le capitalisme perd la tête. Les lois anti-monopoles contredisent la logique du système qui prône l'enrichissement avec la domination du marché et la fixation des prix de vente.

 

                        La société refuse le libéralisme économique.

 

                        Le comportement des hommes dans les sociétés dépend des mythes fondateurs, des croyances, des philosophies et si vous mettez à la base de votre structure les idées du libéralisme économique, vous courez à la catastrophe sous prétexte de créer plus de richesses en moins de temps aux mains de quelques-uns. Vous exaspérez l'individualisme qui sommeille en chacun et vous alimentez les futurs incendies qui détruiront toutes vos oeuvres.

 

Je mets au coeur du système la libre entreprise, la concurrence, l'individu et je lui ordonne de croître, de s'enrichir, d'éliminer les autres, en clair je mets au centre du système la guerre et je m'étonne qu'il y ait beaucoup de dégâts, beaucoup d'exclus, beaucoup de blessés et de morts indirectement, qui se cachent dans les ghettos, les bidons villes... Je rêvais d'inviter les hommes à produire pour qu'il y ait plus de richesses à disposer, je croyais au bonheur de tous mais j'oubliais qu'en exaltant l'individualisme, j'aboutirais à l'exploitation des uns par les autres, à l'élimination des plus faibles. C'est pourquoi une société digne de ce nom doit demeurer maîtresse sur son territoire de tous les travaux à organiser et à distribuer. Il faut laisser une marge d'initiative, d'indépendance aux personnes ne serait-ce que pour éviter l'assoupissement et la sclérose de services fonctionnarisés et cela a bien existé et existe. Je suis fonctionnaire, je suis bien rémunéré à vie, je fais le minimum, je m'oppose à tout changement, à toute amélioration, j'ai de l'énergie pour défendre mes intérêts, un peu moins pour le reste. Toutes ces situations, on les a connues dans l'humanité. "Nous, les fonctionnaires, dedans avec le pouvoir, les autres dehors", bloqués dans leurs castes, la sclérose parfaite, l'exclusion justifiée et à la fin révolte, révolutions et destruction des sociétés. Cela aussi il faut l'éviter. Là aussi personne n'aura la solution et on tâtonnera toujours.

 

 La société ne laisse pas se développer en son sein n'importe quoi sans aucune règle, sans aucune réglementation. L'initiative privée a sa place, elle est indispensable, elle est créatrice, c'est un stimulant puissant, on doit la conforter mais à l'intérieur d'un cadre tout en sachant que telle entreprise dépend de son initiateur et qu'elle durera tant que telle personne ou tel type de personnes sera à sa tête et qu'il faut anticiper sur le moment où elle risque de disparaître pour trouver une solution. Toute entreprise constitue un bien social qui rend des services et qu'on ne doit pas laisser disparaître sous prétexte qu'une tête directoriale se retire ou meurt. Avec le culte effréné du profit, un conseil d'administration peut décider de fermer tel magasin, telle usine car les profits ne sont pas suffisants. Les actionnaires ne se contentent plus de 10%, ils veulent au minimum 15% de gain par action. Ce n'est pas parce que les actionnaires désirent commander chez vous qu'il faille accepter et dans ces cas après discussion, la société peut prendre en charge le magasin ou l'usine, ou, l'acquérir. On ne balance pas une entreprise qui crée des bénéfices et rend des services sous prétexte qu'elle ne rapporte pas assez ou qu'elle serait mieux ailleurs. On peut alors envisager que la société prenne avec un fonctionnaire compétent et passionné la direction de cette entreprise qui fait partie d'un cadre communal, qui apporte des salaires et des revenus ; des familles en dépendent, on ne la laisse pas sombrer. Une société responsable avertit que toute entreprise installée sur son territoire doit respecter certaines lois, qu'elle ne dispose pas entièrement de son destin, qu'elle représente un bien social, qu'elle doit être humanisée. L'enrichissement à tout va de quelques-uns au mépris des autres, c'est la guerre et à la fin la destruction de toutes les richesses accumulées avec leurs propriétaires. L'histoire peut en témoigner. Ce ne sont pas les individus qui doivent dicter leurs lois d'empoigne à la société.


Un changement de société.

 

                        Nous changeons vraiment de société. On ne met pas la guerre au centre de la société mais l'amitié. La société vise à établir les conditions de bonheur et d'épanouissement pour tous en réfrénant les appétits démesurés. Aucun homme n'a été autorisé à en éliminer un autre, fût-il, aux antipodes. La discussion est toujours ouverte. A chacun un logement, un revenu, un travail, à l'initiative privée le plaisir d'entreprendre, d'avoir plus en fonction de son effort mais sans empiéter sur les droits des autres. La société aussi peut et doit dans certaines situations prendre des initiatives qui pourront devenir lucratives, créer ses magasins, ses chaînes de service, ses propres usines, ses compagnies de transport, ne serait-ce que pour vérifier le bien-fondé des prix pratiqués par les entreprises privées. C'est de son devoir d'animer des secteurs que personne de prime abord ne désire parce qu'il faut être désintéressé ou posséder des moyens importants.

 

                        Un travail pour tous, c'est le thème du chapitre. Qui peut en douter lorsqu'on connaît les besoins dans de multiples secteurs et surtout que certaines professions exigent une longue préparation. Vous n'allez pas former des cadres de la santé, des chirurgiens, des médecins, des ophtalmologues sur un coup de baguette magique sans compter les pharmaciens et les infirmières. On en dira autant pour la justice, pour l'éducation et si vous lancez de grands travaux si nécessaires comme un logement digne pour tous, la sécurité pour tous, jamais vous n'aurez assez de bras et de personnels qualifiés. Vous ne pouvez plus arguer  d'un manque de financement pour entreprendre puiqu'on a mis en évidence que c'est la pensée qui demeure première, qui conçoit, qui fait exécuter et qui reconnaît le travail accompli en mettant sur un compte la somme convenue. La société n'a pas de trésor, son seul trésor, c'est sa pensée et votre effort, une nation possède la richesse de ses ressortissants.

 

 

 

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